Drapeau_Cote_d_Ivoire Côte d’Ivoire

Carte_Cote_d_IvoireEn bref

Office du tourisme
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen : 80€/jour/personne
Langues : français
Nombre d’habitants : 32 millions (2025)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Carnet de voyage en Côte d’Ivoire

Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos

Quand : 2 semaines en février 2025.

Conditions : Début et fin du séjour en autonomie. Au milieu, circuit avec un chauffeur, pensé et organisé par African Xplorer.

Ce qu’on attendait de la destination : La Coupe d’Afrique des Nations de 2024 a mis un coup de projecteur sur ce pays accueillant et sûr, avec des infrastructures faites ou refaites (nouveau pont à Abidjan, routes en bon état etc). Après notre séjour au Sénégal il y a bien longtemps et notre coup de cœur au Cap-Vert nous souhaitions retourner en Afrique et plus précisément en Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire, pays-carrefour, à l’histoire dense, nous semblait un excellent choix.

Bilan : Sitôt les billets achetés et les premières recherches effectuées, nous avons été frappés de doutes : allions-nous pouvoir tout organiser nous-mêmes comme nous en avons l’habitude depuis… 20 ans ? La réponse est non, et nous avons dû l’accepter. Le pays est encore très très peu touristique. Nous avons donc été accompagnés dans l’organisation et ne le regrettons pas car nous n’aurions jamais pu vivre les mêmes choses sans ce précieux accompagnement. Nous avons été presque surpris que tout se soit passé si merveilleusement bien (à vrai dire on s’attendait à quelques « bugs ») ! A part pas mal d’attente au restaurant, de multiples arrêts pour des contrôles de police sur la route (mais plutôt sympas) et quelques activités que nous n’avons pas pu faire (pas assez d’eau pour une cascade, activité fermée etc…). Aucun problème de sécurité, ni même gastrique (on avait pourtant une trousse à pharmacie bien fournie). Quant aux moustiques nous avons dû en croiser 3. Bref, un séjour réussi, certes un peu fatigant en raison de la chaleur et des heures de route incompressibles, mais sans réel accroc. Les Ivoiriens étaient à la hauteur de leur réputation de gentillesse, et les paysages, notamment la côte, étaient magnifiques et vraiment différents de ce qu’on a pu voir ailleurs.

Nos conseils : Faites appel à une agence locale pour organiser votre voyage si vous souhaitez visiter plusieurs zones du pays, au risque de passer à côté de belles découvertes et de perdre beaucoup de temps. En revanche pour rester dans la zone d’Abidjan-Grand Bassam-Assinie pour une semaine par exemple, vous pouvez vous organiser seuls, grâce notamment à des applications comme Yango (sorte de Uber) pour se déplacer. Mais ça serait dommage de ne pas aller au-delà !

Où nous sommes allés :

a_vous_bon_planA vous le bon plan ! African Xplorer. Ismene a une proposition inédite en Côte d’Ivoire : elle met en location un van aménagé, et vous propose un circuit avec des spots secrets. Ce n’était pas notre option pour cette fois-ci, mais elle a su mettre à notre disposition un SUV très confortable avec un super chauffeur (on pense à toi Hervé) qui au-delà de la conduite a été un soutien précieux lors de notre circuit. Toujours de bons conseils, tout en nous laissant l’autonomie à laquelle nous sommes habitués et la souplesse dont nous avions besoin avec les filles.

Abidjan. Nous résidions dans un appartement à Cocody, quartier que nous recommandons pour sa proximité avec le centre et ses nombreux commerces. Nous avons visité les endroits les plus connus de la ville en une journée, à coups de Yango (l’application de VTC locale) pour quelques euros. Nous avons commencé par le quartier du Plateau et ses curiosités. Comme c’était dimanche, nous avons pu assister au début d’une messe dans l’impressionnante cathédrale Saint-Paul, construite dans les années 1980 et aux vitraux magnifiques. A partir de là, nous sommes descendus vers le Sud du Plateau pour voir les bâtiments de la cité administrative. Les tours aussi, car oui, Abidjan en compte plus que Paris et a une vraie skyline ! Certaines sont cependant à l’abandon, en raison de choix architecturaux hasardeux ou d’un défaut d’entretien. Ne loupez pas la Pyramide, de style brutaliste rétrofuturiste (oui oui). Lors de notre passage, le Musée des Civilisations était fermé mais devrait rouvrir en 2026 en bonne forme. Nous sommes ensuite allés de l’autre côté de la lagune Ebrié, dans le quartier populaire de Treichville. Son marché, même en ce dimanche, était en partie ouvert et nous avons pu y acheter nos premiers souvenirs – préparez-vous à y marchander ferme, mais avec le sourire ! Dernier incontournable de notre journée abidjanaise : l’hôtel Ivoire, au charme suranné et à l’histoire chargée. On peut y accéder sans souci pour visiter ses parties communes et son parc, seule la piscine est payante – et chère. Emblème des heures en or des années 70, c’était aussi l’épicentre de la crise politique des années 90. Aujourd’hui repris par Sofitel il retrouve peu à peu de son lustre. Abidjan, c’est aussi de très nombreuses galeries d’art et des nuits endiablées de couper-décaler et de zouglou, activités peu pratiques avec les filles mais qu’on recommande aussi !

Le lendemain, nous avons passé une journée nature dans la grande banlieue d’Abidjan. Voilà qui est pratique : à une heure de route du centre-ville il y a des parcs, des lacs, et d’autres endroits très fréquentés le week-end mais où vous serez seuls en semaine. Nous sommes allés au Ranch du Jourdain, près de la ville d’Azaguié. Au programme : ben rien, à part se reposer dans un hamac et chiller dans le lac. Ah si, nous avons visité les installations de pisciculture de Omarigot, un peu plus loin sur le lac, sur les conseils de Taoficatou que nous saluons et remercions chaleureusement. Une balade très instructive pour les filles qui ont pu nourrir les bébés poissons, menée par des passionnés précurseurs de cette activité.

Man. C’est la capitale du pays Yacouba. On est à quelques encablures de la Guinée, dans l’ouest montagneux du pays. Ici les paysages sont tout à fait différents de ce qu’on a vu ailleurs. Oui la route est longue pour y aller (8 heures de route depuis Abidjan) mais d’un point de vue culturel comme naturel ça vaut vraiment le coup. A l’aide d’un guide local, nous avons fait un grand tour de la ville, nous emmenant des singes de la forêt sacrée de Gbêpleu, au quartier des artisans. Le grand marché étant en cours de réhabilitation lors de notre venue, nous avons surtout passé du temps avec les tisserands, qui étirent leurs fils sur des dizaines de mètres et utilisent des machines centenaires pour leur production. Tout cela sous l’œil de la Dent de Man, montagne emblématique et protectrice de la ville, à la forme si singulière. Lors de notre venue, la cascade du Mont Tokpi était à sec, mais nous avons pu admirer celle de la Dent de Man (sur le « petit tour »), accessible en une petite heure de marche. On a fait ça en plein soleil pour que ce soit plus drôle, mais au moins on y était seuls et on a pu profiter d’un pique-nique les pieds dans l’eau. On conseille de passer 2 journées entières à Man, ce qui permet, en plus du programme ci-dessus, de faire la montée de la Dent de Man (minimum 5 heures) et de voir les ponts de liane de Danané.

Yamoussoukro ou Yakro pour les intimes. Une capitale singulière, choisie en 1982 parce qu’elle était le lieu de naissance du nouveau Président Félix Houphouët-Boigny. Celui-ci l’a façonnée suivant ses envies, ses principes et – il faut bien le dire – ses lubies. La ville est organisée de sorte que ses monuments emblématiques situés aux 4 points cardinaux puissent être visibles de partout. Le plus important est bien sûr la Basilique Notre-Dame de la Paix. Heureusement que nous avions le drone pour la voir en entier, parce que l’œil ne peut appréhender un édifice avec de telles dimensions. Si elle est construite sur le modèle de la Basilique Saint Pierre de Rome, elle la dépasse tout de même de 21 mètres ! Elle fut bâtie en 3 ans par 4500 ouvriers et consacrée en 1990. La visite, intéressante, est rapide et obligatoirement guidée. On a ensuite du temps pour apprécier le gigantisme des espaces extérieurs, on se sent vraiment tous petits au pied de ces colonnes ! Non loin de là, la grande mosquée de la Paix, d’inspiration marocaine, toute blanche, est un gage donné par le Président aux musulmans du pays (plus importante communauté religieuse du pays). En bons touristes, nous sommes allés voir les « caïmans du Palais Présidentiel ». Qui sont en fait des crocodiles dans des lacs artificiels entourant le cœur originel de la ville. Bon, c’est folklorique mais pas franchement couleur locale, encore moins quand les gardes moyennant quelques euros envoient des poulets vivants pour les nourrir (nous avons bien sûr évité ce moment). Enfin la Fondation Houphouët-Boigny pour la Paix, encore un bâtiment imposant bien que principalement vide, permet d’en savoir plus sur la vie et l’œuvre du Père de la Nation. En plus d’une exposition hagiographique, on y trouve le Sénat (l’Assemblée est à Abidjan), une grande salle de spectacles et une déco très kitsch, comme bloquée dans les années 70. C’est aussi le lot du fameux Hôtel Président (quel autre nom ?), lui aussi dans son jus, que nous avons seulement vu de loin. Palais, Fondation, Hôtel, Basilique, on a bien les 4 initiales en l’honneur du Président Félix Houphouët-Boigny.

A présent notre parcours sur la côte, depuis la frontière avec le Libéria à l’Ouest jusqu’à celle avec le Ghana à l’Est.

Grand Bereby. Un lieu enchanteur, où on peut passer facilement plusieurs jours.
Au programme : balade en pirogue (préférez celles sans moteur, plus économiques, moins bruyantes et moins polluantes) pour voir les singes au nez blanc sur la rivière Nero et l’embouchure, baignade dans les piscines naturelles de Tabaoulé à marée basse, soirée à la recherche de tortues en pleine ponte (malheureusement nous étions en fin de saison et n’en avons pas vu, mais ça vaut le coup de suivre Picard et son engagement pour l’ONG de préservation)… Il est aussi possible d’aller faire le curieux à l’hôtel de luxe de la Baie des Sirènes, situé dans un cadre magnifique mais qui reste assez aseptisé – et on avait trouvé mieux (voir ci-dessous).


A vous le bel hôtel ! La Flotte. Peu d’informations sur Internet, des réponses plus ou moins claires lors de la réservation par Whats’app… C’est presque à l’aveugle que nous avons choisi cet hôtel – qu’on a adoré au final. Il est très bien situé dans la petite ville de Grand Bereby, permettant de s’y promener et d’assister au défilé des bateaux de retour de la pêche. C’est le seul endroit où nous avons eu une chambre avec deux lits doubles, un grand confort ! La plage et la piscine sont là dès qu’on ouvre la porte. Le restaurant est super. Et l’équipe est au top ! Les filles étaient appelées par leur prénom dès notre arrivée, et nous avons été chouchoutés. Bravo à toute l’équipe ! Et en plus on peut payer en CB 🙂

unescoSassandra était à l’origine un important comptoir portugais (son nom vient de Sao Andrea) avant d’être pris par les Hollandais, les Anglais et les Français – c’est dire sa position stratégique et sa topographie vue comme particulièrement intéressante, à l’embouchure du fleuve et en même temps dans une baie protectrice. Avec un guide local, suivis par une équipe de la télévision publique ivoirienne pour un reportage nous nous sommes plongés dans le douloureux passé du centre historique de Sassandra. L’ancien « marché » aux esclaves côtoie ainsi le monument emblématique de la splendeur perdue de la ville : le palais du gouverneur. Situé sur un promontoire rocheux, aujourd’hui largement décrépit, il permet d’embraser d’un coup d’œil l’embouchure, l’océan et le wharf lui aussi à moitié détruit. Au-delà, la ville nous a paru vivante. Ses alentours sont également pleins d’attraits, tels que les plantations de cacao ou les magnifiques plages (on a passé un après-midi sur la magnifique et préservée Monogaga). Bref c’est un lieu qui gagne à être connu et on imagine que s’y développera bien vite une activité touristique plus importante – et c’est ce qu’on leur souhaite !

Grand Lahou est surnommée la Cité des 3 eaux car c’est ici que se réunissent l’océan, la lagune Tagba et le fleuve Bandama. Bien qu’actuellement en restructuration pour modifier la physionomie et la place de l’embouchure, elle nous a donné une impression de quiétude absolue. Nous l’avons découverte lors d’un après-midi en bateau, entre mangrove et îles habitées de centaines d’oiseaux. On parle ici de l’ancienne ville de Lahou-Plage, qui fut d’abord un haut lieu de l’esclavage.
Dans les années 1970, en raison de la montée des eaux, la plupart de ses habitants furent relogés à l’intérieur des terres, ce qui fit d’eux parmi les premiers réfugiés climatiques. Sur l’étroite bande de terre il ne reste guère plus qu’une minuscule église et un port. Notre super guide local Rodrigue, passionné de son bout de terre et très érudit, nous a offert un magnifique spectacle au coucher du soleil : depuis l’embouchure, saluer les dizaines de bateaux de pêcheurs ghanéens partant pour toute la nuit. Un moment émouvant tant on imagine la difficulté et le danger de leur métier. Puis autre moment magique : le « décollage » en escadrille de dizaines de canards sauvages, magique !

Jacqueville est située sur le bras sud de la lagune Ebrié. Il y a quelques années encore, il fallait plusieurs heures pour rejoindre Abidjan. Puis un pont a été construit pour la traverser et Jacqueville est désormais l’alternative à Assinie : moins chère, plus calme et plus tournée vers la lagune. Il faut reconnaître que dans ce coin elle est particulièrement belle, d’un vert assez incroyable et très propre. Le quartier colonial Matrala est de taille modeste. Pour notre part nous nous sommes surtout reposés, les pieds dans l’eau.

unescoGrand Bassam se situe à seulement 40 km d’Abidjan et est très prisée le week-end. Ce fut la première capitale coloniale, choisie par les Français en 1893 mais abandonnée très rapidement en raison d’épidémies à répétition. Tout fut délaissé peu à peu, et tombe en ruines depuis, envahi par la végétation. On peut voir ce qu’il reste des institutions coloniales et commerciales ainsi que les demeures de grandes familles. Il y règne une atmosphère singulière, sur fond de décadence. C’est l’endroit où nous avons vu le plus de touristes, une vingtaine de personnes à peine, visitant le centre historique classé au patrimoine mondial. Nous avons parcouru ses rues seuls, des QR codes permettant d’en savoir plus sur les bâtiments. La plupart d’entre eux sont inaccessibles faute de sécurité, et on doute vraiment qu’ils soient dans le futur réhabilités, bien que des programmes UNESCO existent en ce sens. Peut-être que dans quelques années tout cela aura disparu. Le Musée national du costume occupe l’ancien Palais du gouverneur, la visite était intéressante et permet de prendre conscience de l’opulence dans laquelle vivaient les colons (salle de bain en marbre…). Amandine serait bien restée des heures à prendre des photos tant le lieu semble hors du temps mais il faisait terriblement chaud et les filles étaient au bout de leurs limites. Nous avons donc fini la journée entre mer et lagune, dans le quartier Bonoua qui offre des hébergements moitié moins chers que dans le centre.

Assouindé – Assinie On parle ici des endroits les plus touristiques de Côte d’Ivoire. Avec des prix un peu dingos le week-end, des fêtes bruyantes aussi. Entre mer et lagunes les hôtels de charme poussent comme des champignons, et Assinie retrouve son attractivité d’antan, après un gros passage à vide (rappelons que dans les années 70 c’est ici que se trouvait le fameux Club Med où a été tourné le film Les Bronzés). Sorti du confort de l’hôtel, l’attraction du coin est la découverte de la lagune Aby et des îles Ehotilé, que nous nous sommes contentés de voir en drone. Nous avons en effet fini notre séjour à la cool, à profiter de notre super hôtel Le Bahia et de sa magnifique plage, par ailleurs joli spot de collecte des dollars des sables (des squelettes d’oursins qu’on ne trouve qu’ici).

C’est ainsi qu’avec un karaoké endiablé, en compagnie de Ismene (vous vous souvenez African Xplorer) qui séjournait au Bahia (hasard du destin !) s’est achevé notre découverte de ce magnifique pays.
La boucle est bouclée, un grand merci à la sublime Côte d’Ivoire !

La prochaine fois : Le Nord du pays n’est pas facilement accessible mais a l’air très intéressant d’un point de vue culturel. Korhogo offre ainsi une très bonne base pour découvrir la région senoufo.

Un peu de musique en regardant les photos ? Tout laisse de El Jay & Didi B.