En bref
Office du tourisme
Patrimoine Unesco
Les conseils de France diplomatie
Quand y aller
Budget moyen : 25 €/jour/personne
Langues : espagnol et 36 langues indigènes (dont quechua, aymara, guarani…)
Nombre d’habitants : 10 millions (2015)
Carnet de voyage en Bolivie
Quand
Conditions
Ce qu’on attendait de la destination
Bilan
Nos conseils
Où nous sommes allés
La prochaine fois
Galerie photos
Quand : 3 semaines en octobre 2015, dans le cadre de notre tour du monde
Conditions : déplacements en car mais parfois en avion, hôtels réservés sur internet d’un jour à l’autre ou choisis sur place
Ce qu’on attendait de la destination : s’enfoncer toujours plus loin dans les Andes, découvrir les paysages parmi les plus beaux du monde
Bilan : la Bolivie n’est pas de tout repos. Froid et altitude par ici, températures tropicales par là, transports chaotiques, cuisine assez dramatique… Il faut s’attendre à renoncer à un certain confort mais le résultat est à la hauteur, tant le pays recèle de charmes très variés. Superbes paysages andins, étonnante Amazonie, sublime Sud Lipez… Même La Paz sur laquelle nous avions entendu beaucoup de critiques nous a convaincus. Contact facile avec la population, fière de sa culture mais chez qui la mémoire de la colonisation reste encore vive.
Nos conseils : Pour les transports, prenez dès que possible l’avion, bon marché et tellement plus rapide que les cars qui ont par ailleurs beaucoup d’accidents (on pense notamment à la route pour l’Amazonie). Pour le Sud Lipez, région absolument fantastique, nous conseillons de ne pas partir d’Uyuni avec tout le monde, mais de Tupiza. Le parcours est alors plus long et vous rencontrerez moins de touristes. A partir de 4, vous pouvez privatiser une voiture avec guide et cuisinière et décider avec lui des horaires et des étapes : une expérience sur mesure, à peine plus chère et inoubliable.
Le Lac Titicaca. Rien de moins que le plus haut lac navigable au monde ! Etape mythique mais aussi logique lorsqu’on arrive du Pérou voisin. Notre base de départ était la petite ville de Copacabana. Rien à voir avec son homonyme brésilienne, on est ici à plus de 4000 mètres ; nous avons même eu de la neige ! Dans cette petite ville de pèlerinage, nous avons assisté amusés au baptême des voitures, mais aussi de cars, motos etc… Chacune est pomponnée, avec décoration, petit chapeau, et de la bière pour se faire arroser devant la belle cathédrale ! Autre coin sympa, le sommet du Calvaire, assez facile d’accès, qui offre une magnifique vue sur la baie. Nous avons passé une journée entière sur l’Isla del Sol, où il est possible de dormir. L’aller retour se fait sinon très bien dans la journée en environ 2 heures de bateau. Une belle balade : arriver au nord, découvrir les ruines de Chinkana, arpenter le chemin des crêtes (environ 3H) puis revenir à Copacabana par le Sud, dans la petite ville de Yumani. Au passage, ne pas oublier de déguster les truites fraîches du lac, miam !
La Paz. Une des deux capitales institutionnelles du pays, qui abrite les pouvoirs législatif et exécutif. Andine, elle a été mise en avant par le Président Evo Morales. C’est la capitale la plus haute du monde, à 4000 mètres d’altitude (et ça se ressent, le moindre effort demandant des forces beaucoup plus importantes). Arrivant chaque fois par les hauteurs (ville-banlieue de El Alto) nous avons été agréablement surpris par le temps magnifique -ciel bleu très pur et relativement chaud- et par le panorama splendide. La Paz est littéralement encaissée entre des montagnes, et surplombée par de magnifiques volcans et montagnes enneigées. Il est dorénavant plus facile de s’y déplacer grâce à Mi Teleferico, un superbe téléphérique inauguré en 2014. Le dimanche après-midi, un incontournable : le match de catch des cholitas. Dans un spectacle bien orchestré où les touristes sont au premier rang, ces petits bouts de femmes avec leurs jupons et leurs nattes donnent du fil à retordre aux méchants catcheurs : super drôle ! Nous avons passé le reste du temps autour des principaux pôles de la ville coloniale :
– la place San Francisco, vibrionnante de jour comme de nuit, où arrivent toutes les manifestations, où ont lieu tous les meetings politiques. Juste à côté, des rues qui grimpent à pic dont une qui abrite le marché des sorcières où on peut notamment acheter des fœtus de lama (c’est buena suerte de l’enterrer quand on construit sa maison…)
– la place Murillo entourée du palais présidentiel et de l’Assemblée, qui était jusqu’à récemment interdite aux Indiens, mais tout a changé depuis l’arrivée d’Evo Morales. Le premier président indien de Bolivie a d’ailleurs fait installer sur la façade du palais une horloge qui tourne « à l’envers », une manière de rejeter l’ordre imposé par les pays du Nord. Il règne dans cette ville une ambiance particulière, un concentré de la Bolivie fière d’elle et de sa culture. Les femmes habillées en costume traditionnel, les échoppes un peu bizarres, les rues qui montent, qui montent, les couleurs, La Paz nous a envoûtés !
L’Amazonie. Pour gagner l’Amazonie depuis La Paz, 2 choix : un bus pendant plus de 12 heures ou 40 minutes d’avion ! Une bonne base pour s’y enfoncer est la ville de Rurrenebaque. C’est là que nous avons choisi une agence pour passer 2 nuits et 3 jours en pleine selva (la jungle) : Bala Tours. Son lodge se situe dans le Parc Madidi, à un peu plus de 2 heures de bateau sur le Rio Tuichi, un affluent de l’Amazone. Au programme de toute incursion réussie : plusieurs « balades » d’au moins 3 heures, pistage des singes et des cochons sauvages, découverte des plantes médicinales, pêche aux piranhas etc… Les animaux ne se montrent pas facilement, il faut de la patience et toute la connaissance du guide pour les voir. Autres moments forts que nous avons eu la chance de vivre : l’escalade de la falaise de Caquiawara pour voir les macaws (les aras) ou encore une trempette dans le fleuve.
Sucre. C’est l’autre capitale du pays, qui abrite le pouvoir judiciaire. Ancienne Chuquisaca puis La Plate, la ville fut renommée en l’honneur du défunt leader de l’indépendance Antonio José de Sucre en 1839, au moment où elle fut proclamée première capitale de la Bolivie. Etant dans le pays depuis quelque temps, nous avons eu l’impression d’arriver dans un autre monde. Fini les rues tortueuses et foisonnantes, ici on retrouve le quadrillage colonial. Fini les vendeuses indigènes sur chaque morceau de trottoir, ici tout est propre… et vide. Le week end, la ville étudiante et prospère, est désertée par ses habitants. De nombreuses curiosités historiques, culturelles et religieuses promettent de belles journées de découvertes. Nous avons visité notamment la Casa de la Libertad, l’occasion d’une passionnante plongée dans l’histoire de la Bolivie (c’est ici qu’a été proclamée l’indépendance du pays en 1825). Nous avons pris conscience que ce pays aujourd’hui parmi les plus pauvres de l’Amérique latine a joué de malchance. Du temps de l’occupation espagnole, c’était une des zones les plus riches grâce notamment aux mines de Potosi. Ce sera le dernier pays à acquérir son indépendance et au terme des choix politiques les pires possibles, il perdra la moitié de sa superficie : le Brésil lui croque toute une région en échange d’un cheval (!), le Paraguay une autre région, et le Chili lui confisque son accès à la mer suite à une guerre qui n’est toujours pas digérée. Entre de longues déambulations dans les magnifiques rues coloniales de la ville, d’autres étapes sympa : le Parque Bolivar qui abrite une petite Tour Eiffel (oui oui, réalisée par Gustave Eiffel) et le très beau couvent de la Recoleta. Sucre ne colle certes pas à l’image qu’on a de la Bolivie mais il est impossible de résister à sa douceur de vivre.
Potosi. Histoire pénible, mines toujours exploitées. Ici, il fait froid, dans les rues poussiéreuses à 4000 mètres comme dans la vie de ses habitants, parmi les plus pauvres du pays. Difficile de se dire que pendant des siècles, Potosi était la ville la plus riche du nouveau monde, celle qui permit à l’Espagne de bâtir son empire et par ricochet à toute l’Europe de s’enrichir. De la montagne Cerro Rico furent extraits par des esclaves des tonnes d’argent, l’équivalent de 50 milliards de dollars, qui ont changé la face du monde. Avec 160’000 habitants au 16ème siècle, Potosi était plus puissante et peuplée que Paris ! Pour nous plonger dans cette histoire, nous avons visité la Casa de la moneda, plus grand bâtiment colonial construit par les Espagnols en Amérique. C’est là qu’étaient produites les fameuses pièces d’argent. Les Indiens et Africains forcés d’y travailler par les Conquistadores n’y survivaient que pendant quelques mois (les estimations parlent de 6 à 8 millions de morts !), pour remplir des bateaux de pièces d’argent envoyées au roi d’Espagne… Aujourd’hui, presque plus d’argent dans la mine, mais elle est toujours exploitée pour l’étain et le zinc notamment. Des « tours » pour touristes proposent d’y descendre pour une 1/2 journée à la rencontre des mineurs, parfois « avec une explosion de dynamite garantie ». Vraiment non merci, nous avons passé notre tour. Nous voyons en revanche le beau couvent Santa Teresa, avec une guide passionnante qui nous raconte la vie des nonnes carmélites ; envoyées par de riches familles européennes, elles entraient à 15 ans au couvent pour ne plus jamais avoir de contacts avec l’extérieur – quelle angoisse Potosi décidément !
Tupiza. Une des dernières villes du sud de la Bolivie, avant la frontière chilienne. La vie y est rude, les habitants pas vraiment accueillants, mais c’est à nos yeux le meilleur point de départ pour un périple dans le Sud Lipez. Elle possède en outre un vrai côté western qui est assez étonnant. Surtout, ses environs sont grandioses, qu’il est possible de parcourir lors de sorties à cheval au milieu de diverses quebradas (formations rocheuses aux couleurs éclatantes).
Salar d’Uyuni et Sud Lipez. Il s’agit sans conteste des paysages parmi les plus beaux du monde, encore plutôt préservés. Pour en profiter au maximum, l’idéal est de privatiser un équipage, c’est-à-dire d’arriver au moins à 4 personnes avec une idée d’itinéraire et d’embaucher un chauffeur-guide avec une cuisinière. C’est ce que nous avons eu la chance de faire, pour découvrir cette formidable région sans croiser un seul touriste, le rêve ! Au Nord du salar, le volcan Tunupa et le village de Coquesa avec ses habitations de sel. Au sud, l’île Incahuasi, ancienne île corallienne qui abrite des centaines de cactus. En s’enfonçant toujours plus vers le Chili, les routes deviennent sinueuses, les reliefs se multiplient, et pourtant les paysages changent très souvent. En une journée, il est possible de voir la fabuleuse laguna colorada, époustouflant lac rose, de se baigner dans les eaux thermales et de se promener dans l’incroyable désert de Dali !
A vous les belles photos ! Le salar d’Uyuni, avec ses étendues de sel immaculées, offre un décor de choix pour des photos qui jouent sur la perspective. Une séance de « fotos locas », les photos folles, est prévue lors de chaque excursion au salar. Un conseil : inspirez-vous de ce que d’autres ont fait, préparez des accessoires et gardez patience ! Il est en fait super compliqué d’être imaginatif et de bien se placer. Bonne chance !
La prochaine fois : le parc national de Sajama, dont on a entendu beaucoup de bien mais qui était trop excentré par rapport à notre route.
Un peu de musique en regardant les photos ? Verbena en La Paz du groupe Samaypata.