25 jours
3200 kilomètres (dont 3 trajets en train + 2 vols)
Repas :
Une grande satisfaction. Nous n’avons mangé que local pendant un mois et ne nous sommes pas un instant lassés. Il y a certes les grands classiques que l’on connaît même en France, comme le
butter chicken, le mouton rogan josh et le cheese nan. Mais il y a tellement plus ! Un bon moyen pour découvrir différentes recettes est de prendre un thali, une assiette composée de riz, pain (naan ou roti ou paratha), légumes et/ou viande, fromage (paneer), yaourt (curd) et parfois dessert. La diversité est telle que manger végétarien (là bas on dit « veg' ») pendant plusieurs jours ne nous a pas gênés. On a eu parfois du très pimenté bien sûr, mais la plupart du temps en demandant « non spicy » on avait une recette tout à fait adaptée à nos délicats palais. Quant aux tarifs, les meilleurs qualité/prix se sont trouvés autour de 200 roupies (2,7€), avec dans ce cas une très belle vue depuis un rooftop par exemple et des serveurs aux petits soins ! Bon à savoir pour ne pas gâcher : un plat comme le byriani suffit souvent pour 2 personnes.
Hébergement :
Il est important de bien choisir ses hôtels. Ce n’est pas qu’un endroit où passer la nuit. Plus qu’ailleurs, ce sera aussi un refuge, un cocon quand la rue indienne vous fera craquer. Nous avons donc vite décidé de ne pas faire d’économies sur ce poste là. Entre 1500 et 2000 roupies (entre 20 et 27€) on est dans la fourchette moyenne haute des établissements, mais au moins on a un semblant de calme, un personnel souvent prévenant, du wifi (bon en général), des draps, de l’eau chaude et du papier toilettes (rares dans beaucoup d’établissements bon marché). Il y a une offre bien supérieure à la demande et les prix baissent donc facilement. Sur place la marge de négociation peut être très intéressante. Pour s’éviter des prises de tête avec les tuk tuk (appelés rickshaw ici) à l’arrivée, nous avons contacté quelques jours à l’avance les hôtels et discuté les prix par mail. Ça marche très bien aussi, avec un free pick-up en prime. A savoir : TripAdvisor marche super bien en Inde, c’est un sésame ! Chaque établissement revendique son bon classement, parfois à tort puisque de nombreux avis sont pipeautés par les gérants eux-mêmes ! Dire que vous avez un gros compte TripAdvisor peut s’avérer un argument de poids, pour le prix ou un surclassement, ou au moins pour éviter les mauvaises surprises. A propos de mauvaises surprises, ne surtout pas réserver les hôtels indiens via des sites de réservation. Énormément d’erreurs, de sur booking, de mauvaise foi… et comme vous avez déjà payé, on ne peut plus rien pour vous ! Ne payez que sur place et APRÈS avoir vu la chambre.
Transport :
L’occasion de tester le fameux train indien ! Ce que nous avons fait, de jour, de nuit, pour de courts ou longs déplacements. Pour la réservation parfois compliquée, nous vous renvoyons vers des blogueurs voyageurs qui ont fait tout le travail. Pour notre part nous sommes passés par l’international foreign office (attention pas disponible dans toutes les gares) de la gare de New Delhi, efficace ! Si le train est trop long ou trop bondé, ne pas négliger le bus qui peut être bien pratique. Les billets peuvent être achetés juste avant le départ. En choisissant un « Volvo bus » on a normalement un bus un peu plus cher mais en bon état, avec climatisation et peu de voisins. L’avion est intéressant pour les longs trajets. Son prix est attractif mais attention aux retards (n’est-ce pas SpiceJet ?!). Enfin, pour qui a les moyens et veut un peu respirer, la voiture avec chauffeur est une excellente option. Elle peut être réservée pour la durée du séjour ou seulement sur un trajet, pour à peine plus cher qu’une simple location en France.
Environnement :
L’une des images marquantes de l’Inde pour nous ? Une vache sur un tas de déchets. C’est triste à dire mais ça marque : l’omniprésence des détritus partout en ville, même dans les quartiers « classe moyenne ». Ne parlons pas de certains « cours d’eau »… Nous avons pourtant vu des camions poubelles mais pas assez, et il y a un manque évident d’éducation (combien de papiers avons-nous vu être jetés par une fenêtre de train/bus ou à 2 mètres d’une poubelle ?). La pollution atteint des niveaux incroyables dans des métropoles comme Delhi ou Bombay, elle se matérialise sous forme de smog repoussant et elle se ressent vite. Cela est dû au trafic routier démentiel mais aussi aux rejets d’usine. La pollution sonore nous a aussi dérangés comme jamais : le plus dur à supporter est le bruit continu des klaxons débridés. Très très usant. Certains usagers se déplacent même protégés par des boules Quiès !
Patrimoine :
Coup de gueule sur le prix des entrées dans les monuments, en constante augmentation. Pour les étrangers du moins, car les Indiens paient de 4 à 20 fois moins – et en général rien du tout. Le résultat : ils sont très nombreux à visiter les bijoux de leur pays – ce qui est bien – sans leur en accorder aucune valeur – ce qui est très mal. Dans beaucoup de lieux ils marchent sur des endroits interdits, gravent ou dessinent sur les murs centenaires ! Les audioguides se sont révélés pour nous utiles et intéressants pour de très nombreux sites. Attention ils se louent en échange d’un papier d’identité original à laisser à l’entrée (évitez alors le passeport… le permis international est une bonne option : gratuit et facilement changeable au retour en cas de problème !). Offices du tourisme difficiles à trouver, mais de nombreuses agences plus ou moins sérieuses, qui ne délivreront pas d’informations gratuites fiables. Un minimum de préparation e son côté s’impose donc.
Sécurité :
L’Inde est un pays que nous déconseillons à une femme seule. Le regard des hommes sur les femmes occidentales est lourd et dérangeant, surtout dans le Nord du pays. On aimerait croire qu’il ne s’agit que de curiosité mais on sent que cela va au-delà.
Après pour être honnêtes, nous n’avons jamais ressenti d’insécurité, même dans des quartiers pauvres. Contrairement à ce que nous pensions au départ, nous sommes sortis le soir – il y a toujours du monde ! Le vol peut arriver bien sûr, mais il semble peu probable que quelqu’un tente quelque chose de mal contre un touriste avec autant de témoins potentiels. Pas de voleurs donc, mais beaucoup d’arnaqueurs 🙂
Ces trucs qui nous ont étonnés :
– les serveurs ne notent jamais rien dans les restaurants. Ils répètent votre commande (c’est là que vous devez être attentifs, pas toujours facile avec l’accent!). Résultat : en un mois, pour nous, jamais aucune erreur !
– amusant dans les hôtels : le nombre d’interrupteurs, à côté de la porte d’entrée ou à côté du lit, des panneaux entiers dont on peine à comprendre l’utilité.
– le sourire n’est pas naturel, sauf chez les enfants. C’est la première fois que l’on rencontre ça. Ce n’est pas forcément signe de méchanceté, mais sourire est de toute évidence une attitude peu répandue et qui a peut être une signification particulière que nous n’avons pas pu percer. De manière générale, les rapports humains ont été les plus complexes et les plus insondables que nous ayons eu à vivre dans nos nombreux voyages. Cela a peut être un rapport avec le système de castes. Il n’y a qu’avec les brahmanes que nous avons pu échanger (très vite dans la conversation ils se présentent en tant que tels), ainsi qu’à Goa à forte population catholique.
– alors qu’on sait qu’il y a de fortes tensions inter religieuses, surtout depuis le retour au pouvoir du BJP, les différentes religions nous ont semblé plutôt vivre en bonne harmonie. Alors que l’hindouisme ne l’interdit pas, la consommation de porc est extrêmement rare, au même titre que la viande de bœuf (mais on trouve quelques cochons dans la rue). L’appel à la prière musulmane est pratiqué dans toutes les grandes villes où nous avons séjourné. Nous avons découvert le jaïnisme, mais il en reste tant d’autres (le sikhisme, le zoroastrisme…)
– la place des femmes. Nous nous y attendions un peu mais pas à ce point. A Delhi notamment, nous avons passé toute une journée sans en voir presque aucune dans la rue alors que nous avons croisé des milliers d’hommes (imaginez comme Amandine se sentait à l’aise…). En un mois, nous avons eu une seule serveuse (à Goa) et vu une seule commerçante (à Bombay). L’immense majorité des femmes subissent encore la loi de la purda, qui les oblige à se cacher (chez elle, ou au moins le visage quand elles sont dehors). Rien à voir avec le Maghreb qui est souvent critiqué pour ses inégalités mais où les femmes ont quand même un vrai rôle dans la société.
Étapes
– Delhi, récit, hôtel Hari Piorko 4/5
– Agra, récit, Homini Homestay 4/5
– Jaipur, récit, Nahagarh Haveli 4/5
– Jaisalmer, récit, Pleasant Haveli 5/5
– Jodhpur, récit, Shahi Heritage 4/5
– Udaipur, récit, Rang Niwas Palace 4/5
– Goa, récit, Palm Grove Cottages 5/5
Toujours autant de plaisir à vous lire tous les deux. Ca faisait longtemps que je n’avais pas posté un petit commentaire pour vous dire que je suis toujours aussi assidue à vos récits ! Je vous embrasse, profitez !!!!