Après avoir testé le train, c’est en bus que nous arrivons à Jaipur, capitale du Rajasthan. Cet état de 70 millions d’habitants est celui de l’Inde fantasmée, des Maharajas et des palais. Les Rajpoutes, guerriers puissants établis depuis plus de 1000 ans ont su s’allier avec les Moghols (qui étaient à Delhi et Agra vous vous souvenez ?) puis les Anglais pour garder leur mode de vie et leurs richesses… Ils furent parmi les derniers à sa rallier à l’Inde en 1947. Aujourd’hui chaque grande ville a toujours son Maharaja, qui n’a plus de pouvoir mais souvent encore pas mal de sous.
C’est donc à Jaipur que nous nous établissons pour 2 journées entières. La ville est désagréable au possible, bruyante, poussiéreuse. Le centre est congestionné en raison des travaux du métro qui traînent depuis des années. Son importance historique en fait tout de même un lieu incontournable. Comme chaque grande ville rajasthanie, elle doit ses monuments à un homme providentiel (et non, ce n’est jamais une femme…). En l’occurrence Sawai Jai Singh II, érudit passionné d’urbanisme et d’astronomie. Nous visitons d’abord le Palais des Vents, ou Hawa Mahal, à la célébrée façade rose (Jaipur est d’ailleurs appelée la ville rose). Pas grand-chose à voir à l’intérieur, mais on se met à la place des femmes du 18ème siècle pour qui cet édifice a été réalisé afin de pouvoir voir sans être vues. Juste à côté, le Jantar Mantar, classé au patrimoine de l’UNESCO, est un ensemble de nombreux outils astronomiques rassemblés par Sawai Jai Singh II. Gros fou rire à l’écoute de l’audioguide lu (ânonné) par des narrateurs Indiens qui ne parlent vraisemblablement pas un mot de français. Pas facile donc de décrypter ce qu’on voit. A part les cadrans solaires, ça parle azimut des planètes, distance des constellations etc… Bref on n’y comprend pas grand-chose, dommage. Toujours dans le même quartier se trouve le City Palace, toujours occupé par le Maharaja actuel. Bel édifice avec intéressantes expositions, mais dans l’ensemble moins bien que ce que nous verrons à Jodhpur ou Udaipur. La tour Ishwar Lat permet d’observer la ville de haut et de respirer quelques instants. A quelques minutes de bus, le Jaj Mahal est un célèbre et photogénique palais flottant (abandonné).
Le point fort de notre séjour ici est le fort d’Amber, à 10km du centre-ville. Nous prenons pour cela un bus, ce qui nous vaudra une nouvelle engueulade avec un Indien nous demandant 4 fois le vrai prix. Gggrrrr. Le fort date du 16ème siècle. Les Maharajas y ont résidé avant de s’installer à Jaipur. On est dimanche et il y a beaucoup de monde. Il faut parfois se perdre dans les couloirs labyrinthiques pour avoir un peu de calme. Il faut dire que les Indiens parcourent le fort au pas de course, prenant moults selfies avec un air très sérieux devant à peu près n’importe quoi. Ou nous prenant nous en photo « discrètement » – enfin surtout Amandine – comme en Chine. Nous nous familiarisons avec le fonctionnement et l’agencement des palais du Rajasthan. Tous ont en effet plus ou moins les mêmes salles : des Diwan, salles d’audiences publiques ou privées ; le Sheesh Mahal, magnifique salle des miroirs ; des jardins et cours diverses servant parfois au couronnement ; les appartements privés ; la salle d’armes ; le zanana réservé aux femmes. L’ensemble est vaste et plutôt bien conservé, et nous donne envie d’en voir davantage. Ça tombe bien, on continue encore plus loin dans le Rajasthan.