C’est une semaine entière que nous passons sur l’île de Pâques. Soit bien plus que la plupart des touristes qui voient « tout » en 48h – et c’est vrai que c’est jouable si le soleil est au rendez-vous. Nous voulons au contraire nous reposer un peu (des vacances quoi !) et nous imprégner de la culture Rapa Nui (ici on ne parle jamais d’île de Pâques, nom utilisé par le Chili auquel l’île est rattachée depuis 1888). Les Rapa Nui parlent… Rapa Nui, langue polynésienne. Ils ne sont que 5000, dans la seule ville de l’île, Hanga Roa. Autant dire qu’on en a vite fait le tour. Et pourtant on ne s’y ennuie pas, à voir et revoir les sites très variés à divers moments de la journée, à se promener le long du Pacifique, à manger dans les bons restaurants un ceviche de thon par exemple. Le tout avec comme base arrière une famille Rapa Nui éminemment sympathique qui nous invite à un barbecue et nous donne plein d’infos intéressantes. Merci Taty ! Nous décidons d’y aller crescendo, de faire durer le plaisir et de commencer nos visites par les sites moins connus, comme le musée, les grottes remplies de pétroglyphes, le volcan Rano Kau ou le village d’Orongo, d’où se faisait le départ pour le culte de l’homme oiseau, étonnante coutume à lire ici. Nous voyons les sites les plus beaux les derniers jours, en ayant loué un 4*4. La route en elle-même est un régal, avec des distances courtes où souvent on ne croise personne, les superbes panorama sur l’océan, les chevaux en liberté présents absolument partout… Et puis bien sûr il y a les moais. En allant de site en site, en lisant et observant, on apprend plein de choses étonnantes : ils ont des mains, ils avaient des yeux et un chapeau appelé pukao, ils avaient des pétroglyphes dans le dos, la plupart d’entre eux sont aujourd’hui couchés sur le ventre etc… Les moais ont été réalisés de 800 à 1600, avant d’être méthodiquement renversés et détruits. Aujourd’hui, les sites sont extrêmement bien préservés et présentés, accessibles avec un pass unique qu’on achète dès l’arrivée à l’aéroport. On découvre ici un moai restauré de A à Z (Tahai), là le plus grand de l’île, couché pour toujours (Ahu Te Pito Kura), ici un assemblage de pierres faisant furieusement penser à des vestiges incas (Vinapu) ce qui a nourri depuis des siècles pas mal de théories tirées par les cheveux. Il y a enfin les sites phares, ceux qui émeuvent et dégagent quelque chose d’inscriptible. Les plus marquants sont pour nous Tongariki, un ahu (plateforme cérémonielle) de 15 moais tous différents, tous magnifiques. Nous retournons y voir un lever du soleil, avec comme arrière plan l’océan – magique ! Un autre site étonnant : la carrière de Rano Raraku : ici reposent tous les moais qui n’ont pas été finis, qui ont été abîmés lors de leur réaisation ou tout simplement abandonnés, soit près de 400. Seule une minorité des moais commencés arrivait effectivement sur un ahu, en l’honneur d’un dignitaire d’une des principales tribus. Les autres finissaient sur le chemin (d’où la dissémination des sculptures sur toute l’île) ou dans cette carrière. Autres lieux à ne pas manquer : la plage d’Anakena avec l’Ahu Nau Nau et l’Ahu Akivi, fait de 7 moais, les seuls de l’île à regarder la mer. C’est dans ce lieu magique, sur cette île la plus isolée de la planète, que nous apprenons la tragique nouvelle des attentats de Paris. Comme un triste rappel à la réalité dans ce lieu qui a vraiment quelque chose de magique…